Catherine Melin

Quelque chose bouge

En partenariat avec le Bel Ordinaire à Billère, la galerie Fernand Léger à Ivry-sur-Seine et le Frac Picardie.

La pratique de Catherine Melin est nourrie de ses déplacements et résidences. Elle ne réside jamais pourtant tout à fait : c’est à l’extérieur, passant dans les rues de diverses villes du monde et de leurs périphéries, passant du dessin à la photographie et du glanage à la rencontre, que l’artiste constitue son vocabulaire.
Quelque chose bouge est une nouvelle articulation de ce répertoire de mondes et de pratiques, et active à Marseille ces langues communes que sont les usages et les façons d’habiter.

© Catherine Melin, ADAGP, Paris, 2021.

Quelque chose bouge de Catherine Melin au Frac ne répond pas tout à fait à nos codes habituels d’exposition. Les œuvres résultent des rencontres et de ses voyages, sans pour autant que l’on expose celle-ci, ses rues, ses vies informelles, dans le confort d’un espace de culture occidentale. Ce sont plutôt des nœuds d’usages et de lieux, qui fleurissent dans l’exposition comme sur nos passages dans les rues de Marseille ; de ces rencontres impromptues qui balisent nos traversées de l’espace public, et offrent comme un banc pour s’asseoir, un pont pour s’abriter, une esplanade pour s’amuser, des moments où le corps se prend à contempler, s’éprouver, se poser. Ce n’est pas tout à fait une installation non plus, mais un aménagement provisoire : les chariots, les cerfs-volants se déplacent, rien n’est fait pour demeurer tout à fait. C’est plutôt, dans le temps donné in situ à Catherine Melin, un déploiement – parmi d’autres possibles – de ce processus d’envahissement et de désassemblement permanent par lequel les objets, les toiles de sacs et le mobilier urbain se répandent dans le Frac, comme une occupation provisoire. C’est un bivouac en forme d’atelier dans lequel se repose un instant la pratique nomade de Catherine Melin, avant de lever les voiles et courir de nouveau les rues ; une configuration d’équilibre tenue quelque temps, bientôt dispersée vers d’autres formes, ailleurs. Dans cet état de concentration et d’assise, de flottement doux et de mouvements dansants des pièces, les choses reposent dans une disponibilité qui nous gagne ; nous ne sommes pas spectateur.ice, pas visiteur.ice, mais passant.e, et public au sens que l’espace publique confère à cette présence partagée. Mobiles dans l’exposition, nous faisons bouger les lignes et les perspectives, et celles de nos attentes, des usages machinaux que nous faisons des lieux et des choses. Mobilier urbain, zones de passages, périphéries des villes ; chaises glanées dans la rue, cassées, chariots de transports, sacs industriels, s’assemblent le temps de faire œuvre avant de regagner leur hétérogénéité première. Ce ne sont pas des ready-made, mais quelques-unes parmi l’infinité de combinaisons possibles offertes par la rue, dont nous sommes la plupart du temps privés de contempler les apparitions par les rythmes pressés de la vie. Il n’y a rien de privé pourtant, ni de pressé aux sacs et ressacs des objets laissés par l’usage à l’usage de tous, usagés et réemployables à l’infini : il n’y a qu’une création commune.
À nous de revenir sur nos pas, et découvrir que notre trajet n’est jamais un passage sans incidences ; que nous déplaçons toujours des choses autour de nous, offertes et laissées par d’autres. Une véritable création a lieu dans les périphéries de nos quotidiens, tissée de micro-événements parfois si furtifs que l’on pourrait manquer d’y prêter attention. Mais ce sont des brèches, des ouvertures, des échappées, contre le rétrécissement des usages, les préconceptions et les planifications étroites ; il faut s’y engouffrer pour ouvrir des espaces nouveaux, où le dysfonctionnel se peut recycler en praticable, et habitable ; où demeurer un instant avant de continuer.

L’exposition monographique de Catherine Melin au Frac a été pensée et construite en partenariat avec le Bel Ordinaire à Billère, près de Pau où se déroulait l’exposition Bruissements du dehors en 2018, et avec la galerie Fernand Léger à Ivry-sur-Seine qui présentait l’exposition Inclinaisons et autres pentes en 2020. Elle donnera également suite à une exposition personnelle au Frac Picardie.

  • Frac - plateaux 1 & 2, extérieurs et espaces de circulation

Également au Frac autour de l’exposition

Projection de vidéos de Catherine Melin
plateau multimédia

Périphériques et tangentes, 2016
vidéo HD, 11 min 20 s
son : Bernard Pourrière

Mômes, 2003-2006
vidéo HD, 7 min environ

La Bette
coursive 2e étage
En partenariat avec le lycée Poinso Chapuis, dans le cadre du projet Savoir-faire œuvre (2021-2022)

Bibliothèque éphémère de Catherine Melin et ressources éditoriales autour de l’exposition
coursive 2e étage
Catherine Melin reconstitue ici une parcelle de sa bibliothèque personnelle et nous livre ses lectures, les auteurs qui accompagnent sa pratique.

Médiation

Que vous veniez seul ou à plusieurs, vous rencontrerez lors de votre parcours dans le Frac des médiateurs pour vous accompagner, répondre à vos questions, engager une discussion, faire part de vos impressions. Un espace dédié à la médiation et à l’échange vous est proposé dès l’accueil avec des ressources, des outils autour de l’exposition, des rendez-vous…

La visite Frac en famille

A lieu un mercredi par mois.

Le Frac invite parents et enfants à un parcours ludique et interactif à travers ses expositions. Partir à la recherche d’un détail, rencontrer des formes inattendues, apprivoiser des matériaux… Les médiateurs du Frac vous accompagnent dans la découverte des lieux et des œuvres. Soyez à l’écoute de vos sensations et partagez un moment convivial et créatif ! La visite s’accompagne de jeux et d’expérimentations et se termine par un goûter.
Les mercredis 9 mars, 13 avril, 11 mai de 14h à 15h30.

La visite tous publics du dimanche

A lieu chaque dimanche à 15h.

Avec intensité et dans la discussion, les médiateurs vous invitent à découvrir les expositions du Frac en leur compagnie. Qu’elles frappent vos esprits ou vous étonnent, les œuvres du Frac auront toujours des questions à vous poser. Les médiateurs se feront un plaisir de vous donner rendez-vous chaque dimanche pour en discuter.

Les visites « coups de cœur » du samedi

Les médiateurs du Frac partagent leur regard autour d’une œuvre ou d’une exposition en cours, vous invitant à prolonger votre exploration du Frac.
Ont lieu chaque samedi à 14h30 et 16h30.
Durée 15 à 30 min.

La visite en LSF de l’exposition

Les médiateurs du Frac proposent aux personnes sourdes, malentendantes et entendantes, une visite accompagnée traduite en LSF (langue des signes française) pour découvrir les expositions du moment.
Vendredi 18 mars de 16h à 17h30. Sur réservation

Atelier Frac/Fabrik, les ateliers enfants, ados, adultes autour de cette exposition

Des ateliers de pratique artistique dans et autour des expositions, conçus par des artistes invités et / ou des médiateurs, pour les enfants, les ados et les adultes.

Atelier Ville rêvée / ville chantier

— Samedi 30 avril de 14h à 17h
Enfants/Familles.
3 € pour les moins de 18 ans – 6 € pour les adultes, limité à 10 personnes par atelier.
Réservations : reservation@frac-provence-alpes-cotedazur.org ou au 04 91 91 27 55.

En même temps

Écoute Inouïe – le bruit de la machine

— Mercredi 16 mars, 18h30
Une proposition de Jean-Paul Ponthot

Ça bouge

— Samedi 24 mars, 18h30
Performance

S’exposer au dehors

— Samedi 9 avril, 17h

Ça bouge

— Mercredi 6 avril, 18h30
Performance

Les ressources éditoriales et multimédia

Les ressources pour accompagner votre visite

Livret d’exposition

Livret d’exposition
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Bibliothèque éphémère

Évènements
En compagnie de Pascal Jourdana et en partenariat avec La Marelle. En direct de l’exposition et en Live sur la page Facebook du Frac

Des visites dédiées aux groupes

Dossier pédagogique
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Vues d’exposition